La Mairie de Monaco et les femmes, une histoire d’engagement
Entretenir le souvenir des grandes dames
Trois nouveaux espaces, qui portent désormais l’histoire et le souvenir de l’engagement de trois femmes au destin exceptionnel, ont récemment été inaugurés par S.A.S. le Prince Souverain et S.A.R. la Princesse de Hanovre, le Maire et des membres du Conseil Communal en présence de S.E. M. le Ministre d’État Pierre Dartout, de Mgr. le Vicaire Général Guillaume Paris représentant l’Archevêque de Monaco, du Président du Conseil National Stéphane Valeri, ainsi que des représentants des plus hautes institutions. Étaient également présentes aux côtés des personnalités officielles, les membres des familles d’Anne-Marie Campora et de Joséphine Baker.
La Promenade Princesse Louise-Hippolyte rend hommage à la première et unique princesse souveraine de la Principauté. À la mort de son père le Prince Antoine 1er en 1731, elle parvient, grâce à sa détermination, à se faire reconnaitre comme régnante, prouvant déjà qu’une femme pouvait exercer les plus hautes fonctions.
La Place Anne-Marie Campora honore le parcours d’une femme engagée durant plus de vingt ans au service de la Commune. Première femme Maire de Monaco, Anne-Marie Campora sera « entièrement dévouée à sa ville, à son pays et à sa culture ». Elle a activement œuvré pour l’amélioration du quotidien et du cadre de vie, que ce soit pour les personnes âgées en développant les services du Maintien à Domicile, ou pour les tout-petits en diversifiant les modes d’accueil (halte-garderie, mini club…). Sous son mandat, les réalisations sont également nombreuses et remarquables dans les domaines de l’animation, de la culture, des traditions ou encore sur le plan politique. On lui doit de nombreuses créations qui ont marqué la Principauté, comme le village de Noël, l’une des animations phares de la ville.
Enfin, la Place Joséphine Baker vient sceller le souvenir en Principauté « d’une artiste aux multiples talents reconnue internationalement » qui a eu « un destin hors norme ». En 1925, elle est « la première femme noire à devenir star en France ». Artiste, mais aussi femme de conviction, Joséphine Baker devient agent du contre-espionnage et s’engage dans la Résistance durant la Seconde Guerre Mondiale. Militante acharnée pour l’émancipation des Noirs américains, femme de combat, elle rejoindra la lutte aux côtés de Martin Luther King. Joséphine Baker était également proche de la Princesse Grace avec qui elle entretenait des liens sincères. La Principauté de Monaco, où elle repose désormais, compta beaucoup pour cette artiste hors pair.
Pour chacun de ces lieux, une plaque a été dévoilée par S.A.S. le Prince Souverain et S.A.R. la Princesse de Hanovre avant d’être bénie par Mgr. Paris. La musique est venue accompagner elle aussi cette journée d’hommages. L’hymne monégasque, interprété par la Musique Municipale, a retenti Place Anne-Marie Campora, une pièce a été jouée au clavecin par un professeur de l’Académie Rainier III sur la Promenade Princesse Louise-Hippolyte, et un air de Charleston, interprété par les professeurs du Conservatoire de Jazz, a animé la Place Joséphine Baker.
Désormais ces trois espaces conservent le souvenir inaltérable de ces trois femmes. « Attribuer le nom de ces femmes remarquables à des espaces publics, c’est leur garantir qu’elles continueront à exister dans les mémoires (...) C’est aussi affirmer le lien entre l’histoire de Monaco et son avenir, entre racines et modernité (…) Souhaitons que ces lieux entretiennent et nourrissent le souvenir de ces grandes femmes (…) profondément attachées à la Principauté » a souligné le Maire Georges Marsan.
Un engagement communal marqué en faveur des droits des femmes
Si le Conseil Communal fut la première institution monégasque à atteindre la parité, il a aussi été précurseur dans l’engagement en faveur des droits des femmes dans de nombreux domaines. Pour rappel également, il accueillit Roxane Notari aux élections de 1955, première femme élue en Principauté. En 2018, lors du lancement des illuminations de la ville et à quelques jours de la Journée Internationale de Lutte contre les Violences faites aux femmes, le Conseil Communal avait mis à l’honneur huit associations monégasques qui œuvrent au quotidien pour elles : Femmes Leaders Mondiales Monaco, She Can - He Can, Action Innocence, Zonta Club Monaco, Union des Femmes Monégasques, Soroptimist Monaco, Pink Ribbon et l’Association d’Aide aux Victimes d’Infractions Pénales.
La Mairie de Monaco est également signataire de la Charte pour l’égalité des femmes et des hommes au travail depuis le 6 novembre 2019 et veille au respect de ces principes au sein de l’Institution.
D’autre part, à deux reprises chaque année, elle met à disposition gratuitement son réseau d’affichage numérique en soutien au Comité pour la Promotion et la Protection des Droits des Femmes. C’est en ce sens aussi que les élus se sont mobilisés lors de la campagne des 8 mars 2019, 2020 et 2021 à l’occasion de la Journée de la Femme.
Le 11 octobre dernier, Marjorie Crovetto, Chloé Boscagli Leclercq, et Karyn Ardisson Salopek ont participé aux 10 ans de la Journée de la Fille, instaurée par les Nations-Unies. Cet évènement « Génération digitale : notre génération » était organisé par le Conseil National en collaboration avec l’Association She can - He Can et avait pour but d’encourager les jeunes filles à appréhender la vie politique de leur pays. Six jeunes filles et six jeunes garçons lycéens se sont alors réunis pour échanger avec les élus, en présence d’Isabelle Bonnal, Commissaire Général chargé de la Direction de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports.
Que ce soit par l’engagement de ses élus, l’investissement des équipes communales pour toujours respecter cette parité femme / homme au sein de l’Institution, la Mairie de Monaco a toujours veillé à affirmer et réaffirmer de manières plurielles son engagement avec et auprès des Femmes de la Principauté et d’ailleurs
3 questions à Chloé Boscagli Leclercq, Adjoint au Maire représentant la Mairie de Monaco au sein du Comité pour la Promotion et la Protection des Droits des Femmes.
Quel est le rôle de la Mairie au sein du Comité pour la Promotion et la Protection des Droits des Femmes ?
Le Comité a un rôle fondamental puisqu’il permet, notamment, aux Associations Monégasques et aux Institutions de coordonner leurs efforts, leurs actions et leurs soutiens en faveur des Droits des Femmes.
Depuis sa création en octobre 2018, la Mairie de Monaco et le Conseil Communal se sont engagés sur de nombreux sujets du Comité. En particulier, au sein des groupes de travail « prévention / éducation » et « études et statistiques » ayant pour objectif de promouvoir l’égalité femme/homme, de renforcer la sensibilisation vers tous les publics et de poursuivre les études relatives aux violences faites aux femmes ainsi que celles sur l’écart des salaires. La Mairie de Monaco est également investie sur les groupes de travail « formation » et « communication ».
Comment la Mairie s’engage-t-elle quotidiennement en faveur des Droits des Femmes ?
C’est dans l’ADN de la Mairie et du Conseil Communal de soutenir les associations spécialisées dans la lutte contre les inégalités femmes-hommes. De nombreux Services de la Mairie contribuent à faire avancer cette démarche. À titre d’exemple, la Médiathèque propose en ce moment un tour d’horizon courageux et passionnant des sujets qui restent à traiter. Le Service Petite Enfance et Famille, en permettant aux deux parents des enfants accueillis de travailler, est au cœur de ce dispositif quotidien. Je tiens à souligner l’implication des équipes communales : certaines ont pu suivre une formation spécialisée, mise en place par le Comité, sur le « primo accueil des femmes victimes de violence ».
Enfin, la dénomination des rues du « nouveau » Larvotto nous a donné l’occasion de concrétiser un projet de longue date qui nous tenait à cœur : rendre davantage présentes dans l’espace public les femmes monégasques illustres.
Que représente pour vous cet engagement ?
En tant que Déléguée à la Jeunesse, et pour en avoir parlé à des nombreux jeunes depuis que j’ai la chance de porter leur voix au Conseil Communal, je suis très admirative de leur volonté farouche de faire progresser les mentalités. Ouvrons-leur le chemin ! Les choses évoluent positivement : nous nous réjouissons de la présence de plus en plus fréquente des deux parents aux réunions d’informations des crèches. Même si cette évolution est parfois lente, cela ne fait que mûrir l’engagement du Conseil Communal. Tous ensemble, nous sommes en mesure de faire progresser les Droits des Femmes.